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Au cœur de l'île malgache : une association à découvrir

Le mois d'aout sera synonyme d'immersion, de découverte et de partage au sein de l'association La Maison d'Aïna. Cette dernière œuvre dans le domaine de l'éducation et de l'aide à l'insertion professionnelle des jeunes de Talakimaso, proche d'Ambatolampy.

La Maison d’Aïna et le système d’enseignement – partie 1

La Maison d’Aïna, LMA, a fait le choix de soutenir les plus vulnérables. Elle n’a pas choisi la facilité. Elle a décidé d’ouvrir une association qui soit bien plus qu’une simple école. Elle n’a pas décidé d’ouvrir une école privée traditionnelle où les parents payent pour la scolarité des enfants et où la direction n’a besoin que de se préoccuper de l’enseignement apporté. Elle a fait le choix de soutenir des familles entières qui, faute de moyens et de possibilités, se trouvent dans le besoin permanent. Elle a fait le choix de s’y consacrer entièrement pour amener ces familles vers l’autonomie et leur offrir une vie décente. En d’autres termes, LMA a la volonté de faire de cette ensemble de familles, une véritable communauté solidaire. Une communauté où chacun y trouve sa place, où chacun se rend compte qu’il a quelque chose à apporter. Chacun est singulier, chacun est unique, alors il est important de préciser que chacun est important.

 

La Maison d’Aïna et le système d’enseignement – partie 1

Seulement, pour y parvenir l’association a besoin de se sortir de cette tyrannie du quotidien qu’elle subit. En faisant le choix de cibler les plus vulnérables, elle a fait le choix de porter avec les familles le fardeau du quotidien. LMA, en plus de l’enseignement, agit dans le social. Ce n’est pas sans conséquence puisque ce dernier prend une place pharaonique dans le champ d’action de l’association. Il ne se passe pas une semaine sans qu’une des soixante familles ait besoin d’aide. Problème médical, drame familial, le sentiment d’être désemparé face à une situation qui sorte de l’ordinaire les amène à faire appel à l’association. C’est cette situation permanente que l’on appelle tyrannie du quotidien ou du court terme. L’aspect social occupe une si grande place que mettre en place des solutions sur le long terme pour améliorer le futur des familles, parents comme enfants, est impossible. D’une part, les familles ne savent pas comment réagir de leur propre chef, d’autre part, ils n’en ont pas les moyens. LMA cherche à rendre autonome ces familles mais les tracas quotidiens l’en empêchent. Elle se retrouve face à un mur qui apparaît si grand qu’il semble insurmontable. Mais elle ne s’avoue pas vaincu, surtout lorsque c’est Hanta Ramakavelo qui en est à la tête. Hanta est une femme pleine de ressources et pleine d’ambition. Elle n’attend pas que les autres agissent pour contribuer à l’amélioration de la vie des malgaches. Elle est une femme d’actions. Son charisme et sa force de caractère sont une force qu’elle sait utiliser.

 

En plus du fardeau du quotidien, le système d’enseignement actuel n’agit pas en faveur des populations les plus vulnérables. Ce programme, tel qu’il existe, est inchangé depuis bien trop longtemps. On ne parle pas ici de réformes mineures, mais une refonte complète. Le plus grand obstacle à la réussite des enfants, des adolescents, des jeunes, est l’inadéquation du système en fonction des réalités de vie. Les besoins en milieu rural ne sont pas les mêmes qu’en milieu urbain. Un programme scolaire théorique censé mener jusqu’aux études supérieures ne correspond pas aux réalités rurales. Les élèves baignent dans un quotidien difficile qui les amène à participer aux tâches ménagères et, par conséquent à négliger l’école par manque de sensibilisation. Comment s’épanouir intellectuellement lorsqu’on ne l’est pas personnellement ? De plus, les parents méconnaissent le système et son utilité. Mais pouvons-nous pour autant les blâmer ? Ils vivent au jour le jour sans avoir l’occasion de se projeter. Ils cherchent 2.000ar (= 50 centimes) pour pouvoir manger le soir-même. Les enfants grandissent dans cette réalité qui les pousse à vouloir aider leurs parents pour ne pas avoir la sensation d’être un poids à leurs yeux. Ils sont poussés à être autonomes très jeunes afin de retirer une bouche à nourrir aux parents. Seulement l’autonomie ne réside pas dans l’ambition mais à se soustraire aux parents. Les enfants ne voient pas d’intérêt à l’école puisque celle-ci ne répond pas à leurs besoins.

Il ne faut pas attendre que quelqu’un prenne leur vie en main, que quelqu’un change les choses, et notamment le programme d’enseignement. Il faut juste agir. Il faut se pencher sur ce système qui est davantage considéré comme un problème plutôt qu’une solution à l’amélioration de la vie des malgaches. De nombreuses idées ont déjà été relevées que je pourrais développer comme celle de mettre en place davantage de formations professionnalisantes afin d’améliorer les méthodes dans les milieux ruraux. En prenant cet exemple, il ne faut pas attendre que le gouvernement mette en place des centres de formation, mais agissons pour en ouvrir un maximum qui puisse ouvrir leur porte au plus grand nombre… Essayons simplement de s’unir pour penser le système autrement. Si quelqu’un est porteur d’une idée, qu’il ne se dise pas qu’elle est irréalisable puisque son voisin est peut être celui qui pourra la mettre en œuvre.

Infrastructure : salles de classe en enfilade

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